La vraie création romanesque utilise le réel et n’utilise que lui avec sa chaleur et son sang, ses passions et ses cris et elle ajoute quelque chose qui le transfigure.
Albert Camus, l’homme révolté
(1) La transcendance vivante dont parle Camus ? « Mais il y a peut-être une transcendance vivante, dont la beauté fait la promesse, qui peut faire aimer et préférer à tout autre, ce monde mortel et limité ». A. Camus, l’homme révolté, Gallimard, Folio Essai, p.323. Retour au texte
(2) On peut penser ici à l’art unidimensionnel dont parle Jean Clair. « C’est que le peintre au pastel n’engage pas seulement son regard, pas même son oeil et son esprit, , mais qu’il engage son corps entier. Et l’éréthisme du pastel, ce frémissement charnel qui en prolonge la vie à nos yeux comme à l’ensemble de nos sens, est la réponse possible aujourd’hui, transgressant toutes les limites fixées de l’extérieur, à une époque dont non seulement l’homme, mais encore l’art s’étaient voulu unidimensionnels. Jean Clair, Considération sur l’état des Beaux-Arts, critique de la modernité, NRF Essais , Gallimard, 1983, p.150-151. Retour au texte
(3) « cette correction, que l’artiste opère par son langage et par une redistribution d’éléments puisés dans le réel, s’appelle le style » A. Camus, l’homme révolté, Gallimard, Folio essai, p.336. Retour au texte
(4) «Ainsi un tableau photoréaliste, qui s’affirme si fidèle au réel, mais qui n’est pas passé par le filtre du dessin, offre au spectateur une telle masse d’informations, situés sur le même plan, comme livrées par un mécanisme électronique, toutes également importantes ou également futiles, un entrelacs de formes et de couleurs à ce point nivelé, que l’ensemble n’apparaît pas moins abstrait au regard qu’une peinture monochrome ou qu’une oeuvre conceptuelle. L’abstraction opère ici par excès, comme ailleurs elle opère par défaut». Jean Clair, Considération sur l’état des Beaux-Arts, critique de la modernité, NRF Essais , Gallimard, 1983, p.135. Retour au texte